A Coléo,
Pour ce sempiternel refrain d’espoir
Pour cette vitesse de connexion,
Pour cette continuelle joie
Pour ces dix ans d’amitiés.
Pour tout.
Pour reprendre les mots de Montaigne pour La Boétie:
« Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiés, ce ne sont qu’accointances et familiarités nouées par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos âmes s’entretiennent. En l’amitié de quoi je parle, elles se mêlent et confondent l’une en l’autre, d’un mélange si universel, qu’elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant :
parce que c’était lui ; parce que c’était moi.
Le visage encore froissé des embruns de malt de la veille,
S’éveiller d’une nuit si courte, sentir la fraîcheur du jour grisant,
Et vous savoir parti, dans le fracas de la porte d’entrée, abasourdissant,
De désespoir sont les vapeurs d’éthanol lorsque j’expire, vide est la bouteille.
Attendant le prochain jeudi où je vous retrouverai,
Ah mon vieil ami, combien d’années déjà nous unissent ?
Combien de lignes avons-nous écrites sur ce parchemin où nos mains glissent
Notre amitié indéfectible, il me parait pourtant si aisé d’en esquisser le portrait
« Cogito ergo sum » comme ligne de départ, je n’en connais pas l’arrivée
Nous en avons souvent subit les affronts, mais naissait encore un espoir
Étrangers face au monde plongé, continuellement dans son absurdité
Nous étions prêts à lutter contre les menaces, tapis, l’air rieur dans l’assommoir
Mais cette alliance qui m’est si chère, qu’en restera t’il à la fin ?
Où irons nos dépouilles, si liées, seront nous côte à côte, dans l’oubli, défunts ?
Le temps de dix saisons s’est déjà écoulé et la lassitude m’est toujours inconnue
Tendre soldat qui guidez mes pas, Voulez-vous que nous en écrivions une onzième, sans déconvenues ?
Inkdisorder 